Historique et patrimoine (suite de la page d'accueil)

BÉNÉDICTION DE LA PIERRE ANGULAIRE

Le 22 octobre, Mgr, LaRocque bénit la pierre angulaire de l'église. Dans cette pierre on posa, renfermée dans un tube de verre, l'inscription suivante:

  ''L'an 1905, le 22 octobre, Sa Grandeur Mgr Paul laRocque, évêque de Sherbrooke, a béni et posé la pierre angulaire de l'église Saint-Jean Baptiste-Esdt, dont les plans ont été dessinés par les architectes Brassard et Grégoire et approuvé par l'abbé J.A.N. Gignac, administraeur du diocèse de Sherbrooke et dont la construction a été confiée à MM. les syndics C.E. Therrien, P. Pelletier, M.D. et F. Cartier. Signé: J. Oct. Martin, desservant à Lennoxville et Capelton''.

 

 

REQUÊTE, CONTRE-REQUÊTE ET DÉCISION DE MGR PAUL LAROQUE

 

Le  22 février 1903, M. l'abbé Joseph-Arthur Laporte remplace M. l'abbé.  Joseph-André Lefebvre, nommé curé de St-Janvier de Weedon. M. l'abbé Laporte arrive de St-Edmond de Coaticook et il est agé de 45 ans. C'est lui qui devait bâtir le majestueux temple de Sherbrooke-Est.

Le 7 janvier 1904, une requête est adressée à Mgr LaRocque pour bâtir une église est une sacritie en un lieu que Mgr l'Évêque voudra bien désigner. La requête porte 19 signatures certifiiées par sept témoins.  Mgr Chalifoux se rend à la paroisse pour vérifier la requête le 28 janvier. Le décret de Mgr LaRocque est daté du lendemain, 29 janvier 1904:

  1. Église et sacristie en briques de 210 pieds par 100 par 50; sacristie de 45 pieds par 45 par 19.

  2. Sur le même site que l'église actuelle, le long de la seconde avenue, à 20 pieds de cette rue, portail au nord, à 50 pieds de la ligne qui divise le carré Forsyth (parc Biron) du terrain de la fabrique et sacristie en arrière.

À la suite du décret, il y eut visites, requêtes et contre-requêtes, Mgr. LaRocque entendit et lut avec bienveillance mais il ne jugea pas à propose de changer sa décision. Ce décrêt fut même contesté auprès du délégué apostolique, Mgr Donato Sbaretti, dans un mémoire présenté par trois paroissiens, qui pensaient parler au nom d'une majorité de leurs co-paroissiens. La réponse à ce mémoire est du 25 juillet; elle expose les faits et raisons qui motivent le choix du site actuel:

   1. 58 maisons de 2 ou 3 logements ont été construites depuis 1884 autour de l'église actuelle, le changement de site signifierait la lésion des droits acquis par ceux qui ont bati parce que l'église était là.

 

    2. Aucune requête officielle n'a été présentée pour un changement de site; s'il fallait retirer le décret, une autre église serait nécessaire à brève échéance dans l'Est.

Mgr Sbareti rendit sa décision le 19 septembre; ''Je crois que la meilleure chose à faire serait de suivre la manière de procéder que l'Évêque de Sherbrooke vous a indiqué''. Et la discussion finit là. Les paroissiens ont donné un bel exemple d'entente pour réaliser le projet.

 

 

Réaction concernant la possible construction d'une nouvelle re-requête

Il y eut une réaction, car le 10 juillet suivant, une requête demande que la construction soit faite sans répartition. Cette requête est signée par 55 francs-tenanciers et est certifiée par deux témoins. Alors les avis commencent à se partager. un courant se forme dans la population pour bâtir sur la rue Bridge (King est) entre la 1ière et la 2 ième Avenue (Kennedy-sud et Jean Baptiste), mais il n'y a pas de démarche officielle.

Mais il y a une contre-requête qui est 'en tout cas';

celle-ci est du 15 décembre 1902 pour garder le site actuel. les raisons invoqués sont:

1) Plusieurs paroissiens leurs demeures près du site actuel depuis la fondation de la paroisse;

2) D'autres ont préférés se rapprocher du centre des affaires;

3) L'extension se fera forcément en haut de la côte puisque le bas est déjà rempli;

4) Le site nouveau proposé n'est pas avantageux pour la construction, nécessiterait des travaux préliminaires, l,acquisition de terrains, etc.

La requête ainsi déposée porte 158 signatures certifiées par sept témoins. Puis c'est le silence qui calme les esprits......

 

 

l'ÉGLISE ACTUELLE

On en parle ouvertement et , le 18 juillet 1900, une délégation de franc-tenanciers rencontre Mgr. Chalifoux, devenu vicaire-général, pour lui expliquer que la fabrique, avec 20 000$ en caisse, doit attendre encore quelques années pour endosser un tel projet.

Cette rencontre est  le point de départ de nombreuses démarches accomplies entre le 5 mai 1901 et le 19 septembre 1904. Mgr. Albert Gravel a bien reconstitué les diverses étapes de la préparation de ce projet. Laissons-le nous en parler. Le 5 mai 1901, une requête est adressée à Mgr. larocque pour bâtir une nouvelle église sur le même site, par emprunts et non par répartition. Cette requête porte 125 signatures sur 241 franc-tenanciers, mais elle n'est pas certifiée et elle n'a pas de suite. Dans une lettre en date du 18 octobre1901, M. Curé lefebvre expose à Mgr. larocque qu'il ne tient nullement à présider à la nouvelle construction, dont il reconnaît cependant le besoin pressant.

Le 12 juin 1902, une nouvelle requête est adressée à mgr Larocque pour bâtir une église en brique ou en pierres, en tel lieu qu,il plaira à Monseigneur de fixer. La requête porte 155 signatures certifiées par 4 témoins. Sur ce, Mgr. Chalifoux se rend à St-Jean Baptiste le 22 juin et dans une assemblée convoquée à cette fin, il expose un projet: église de 384 bancs au coût de 65 000$ payable avec les 25 000$ déjà en caisse, un emprunt de 25 000$ et une répartition de 15 000$.....Il eut une réaction...(que nous saurons la semaine prochaine!)....

Création de l'Église St Patrick (anglophone) et nouvelle paroisse de St-Stanislas d'Ascot

Trois années plus tard,soit en 1887, 27 familles de langue anglaise ont cessées de fréquenter l'église de St-Jean Baptiste pour passer à l'église St. Patrick. Ces 27 familles formaient une population de 139 personnes, dont 115 communiants et 24 enfants.

En 1904, soit 10 ans après la fondation de 894, la population atteint 2 272 personnes réparties en 440 familles. Au cours de l'année, on a célébré 100 baptêmes, 13 mariages et 53 sépultures. 57 enfants on fait leur première commuion. 270 garçons et 225 filles ont fréquentés les cinq écoles. Un couvent abrite 3 religieuses de la congréagation Notre-Dame et un collège héberge 4 religieux des Frêres du Sacré-Coeur. La Fabrique n'a plus de dette; elle a même 9 200 $ prêtées à 5% d'intérêt.Le montant des dîmes perçues est de 763,23$. Il y a une beurerie en opération dans la paroisse.

En terminant son rapport M. Lefebvre fait quelques remarques: 'Environ 35 familles du Canton d'Ascot ont signé une requête, il y a quelques mois, pour être détachées de la paroisse St-Jean-Baptiste et être annexées à la nouvelle paroisse St-Stanislas d'Ascot (fondée en 1894). Dans ce rapport, il n'est pas fait mention des ces familles. Il y a aussi 7 familles qui suivent les exercices religieux à Brompton, cependant ce rapport donne 18 familles de plus que l'année dernière...L'église actuelle n'a que 163 bancs pour une population de 2 271.'

Cette denière phrase laisse entrevoir que l'on pense à une  nouvelle église. C'est la deuxième fois que M. Lefebvre fait écho à ce projet qui pend corps dans la communauté paroissiale. Mais ce n'est pas nouveau puisque le jour même de la bénédiction de la première église, on parlait d'un temple provisoire et en janvier 1889, on projetait d'agrandir en 1894. Mais maintenant, on songe vraiment à une nouvelle église. Le besoin se fait sentir de plus en plus.

Au terme de la première année complète de la nouvelle paroisse

Durant la semaine du 10 octobre 1884, il fallut célébrer la messe dans la sacristie de la nouvelle église, M. Chalifoux invita les paroissiens à entrer dans l'église par la porte latérale, vu que les ouvriers étaient occupés à achever les bancs et à les huiler et vernir.

Au terme de la première année complète de vie de la nouvelle paroisse, soit le 31 décembre 1885, M. Chalifoux présente ce rapport officiel:

Population: 1889      familles: 363   communiants: 1225  Baptêmes: 84  Mariages: 10  sépulture: 39  1ière communion: 43

Écoles: 5  fréquentées par 132 garçons et 104 filles

Enseignants: 1 maître et 3 maîtresses

Une école est tenue par deux Frères du Sacré-coeur.

La dette est de 5 000,00 à 6% d'intrêt               

Les dimes ont rapportées 356,42$   Les édifices religieux sont assurés pour 6 000$

À cette belle image on peut ajouter que 110 familles demeurent à la campagne et 253, dans la ville

 

La communauté chrétienne de St-Jean Baptiste se met en route

Le lundi 6 ocotbre 1884, à 6h.30 a.m,. avait lieu le premier mariage, celui d'Edmon Potvin, peintre de Lennoxville et d'Élizabeth  Arguin, de cette paroisse. Le même jour à 7. h. 00 a.m. fut chantée la première messe en l'hommeur de Saint Joseph recommandée par Joachim Reid: honnoraires de 3.00$.

Le 20 octobre suivant, fut inhumé dans le cimetière St-Michel la première paroissienne, Marie Evélina, fille d'Adolphe Labrecque et de Catherine Denault, baptisée le 15 octobre et décédée le 19 octobre à l'âge de cinq jours. À cette époque la mortalité infantile était très présente. Les enfants étaient baptisés le plus rapidement après leur naissance ....au cas d'un décès prématuré.

Dès le premier dimanche le curé annonce qu 'il célébrera la messe tous les jours à 6h. 30 a.m. et que, durant le mois d'octobre, immédiatement après la messe, il récitera le chapelet et les litanies de la Très sainte Vierge comme le prescrit le Pape Léon Xiii. Il annonce également que tous les dimanches, il y aura deux messes dans cette église: une messe basse à 7 h. 00 et d'une grande messe sera chantée à 10 h. 00 a.m. .

Le 12 octobre 1884, M. le Curé Chalifoux peut déjà déclarer au prône 'Mon premier devoir est de remercier toutes les personnes charitables qui ont travaillé à niveler le terrain autour de l'église nouvelle et du presbytère, ainsi que celles qui m'ont apporté des légumes et autres effets....' . Au cours de ce même prone, M. Le curé promulga l'ordonnance de Mgr Antoire Racine concernant l'entretien et la subsistance du prêtre desservant la nouvelle paroisse. Monseigneur ordonnait ensuite aux cultivateurs de payer leur dîme en grains, aux autres familles de payer deux piastres par année, plus vint-cinq centins pour chaque enfant qui a communié. Les célibataires, garçons et filles, qui travaillent à leur compte devront payer cinquante centrins.

 

LA PREMIÈRE église St-Jean  Baptiste (immeuble qui abrite aujourd'hui Sercovie)

Le 5 octobre 1884, en fin d'avant midi, après la messe basse, dite par M. Hubert Olivier Chalifoux, Mgr Antoine Racine a béni la première cloche de la nouvelle église. Cette cloche avait été achetée de Henry McShane et Cie de Baltimore, Marylan. Elle pesait 833 livres et avait été payée avec le produit des souscriptions volontaires recueillies durant le mois d'août. Cette cloche fut présentée à la bénédiction de Mgr l'Évêque par les paroissiens. Cette cloche a reçu le nom de Marie, Antoinette, Jean-Baptiste, François, William.

Au banquet qui suivit la bénédiction de l'église et de la cloche, M. Olivier Chalifoux exprimait la joie commune:

        'Nous avons témoin, ce matin d'un événement dont le souvenir demeurera profondément gravé dans l'esprit et dans le coeur des catholiques de St-Jean Baptiste de Sherbrooke. Cet événement n'a pas été imprévu. Au lendemain de son installation sur le nouveau siège épiscopal de Sherbrooke, Votre Grandeur envisageait la possibilité d'une paroisse formée de la partie du Canton d'Ascot. Votre prévision se réalise Monseigneur, après dix années d'un épiscopat non moins fructueux en oeuvres de salut que glorieux pour les catholiques de cette partie du Canada. Cet événement remplit de joie votre coeur d'apôtre.....'

Monsieur Chalifoux poursuivit son discours par l'expression de regrets d'avoir à se séparer de la Cathédrale et de son pasteur dont la parole est fort goutée. Puis il assura Mgr l'Évêque de la reconnaissance des paroissiens de Saint Jean Baptiste qu'il motiva ainsi:

         'Avec une bonté de père, vous avez pourvu leur pasteur d'une belle résidence, votre zèle a élevé une nouvelle demeure pour le Divin Maître; vous vous êtes plu à fournir généreusement ce qui est nécessaire au culte..'

Ce ne sont pas là que de belles phrases. En effet une lettre du 29 septembre 1884 avait infomé M. Chalifoux que l'Évêque de Sherbrooke, n'exigeait des paroissiens que le remboursement de 6000 piastres, sommes qu'il avait empruntée pour 3 à 5 ans pour cent, de M. Charles Brochu, bourgeaois, résident à St-Roch de Québec, 122 rue du Pont. Or la somme totale des dépenses pour l,achat du terrain, les constructions de l'église et du presbytère s'élevait à $9 328.12, en outre d'une valeur de $400.00 en vase sacrés et ornements données par l'Évêque à l'église St-Jean Baptiste. Notre paroisse a donc été l'objet d'une bienveillance particulière de l'évêque de Sherbrooke dès sa naissance puisqu'il lui avait fait un don d'une somme estimée à $3 728.15. La vie chrétienne commença aussitôt à s'exprimer dans cette nouvelle église. Le jour même de la bénédiction du Très Saint-Sacrement. Le mëme jour, fut célébré le premier baptême, conféré à Marie, Emérence, née le 1er octobre 1884, fille d'Honoré Raymond et d'Éérence Pépin.

Ainsi commença la vie paroissiale de cette population estimée à 1 684 personnenes au terme de la première visite paroissiale accomplie à l'automne 1884. Dès ce moment les paroissiens se distinguent par une collaboration empressée et efficace pour partager les tâches et répondre aux besoins de la communauté.

 

 

 

La paroisse St-Jean Baptiste de Sherbrooke

En 1884 naissait la paroisse Saint-Jean baptiste, la deuxième paroisse de la ville de Sherbrooke, destinée à desservir une population d'environ 1700 personnes dispersées dans tout le quartier est de la ville et dans la campagne environnante.

Cette même paroisse couvre aujourd'hui un territoire plus restreint, qui a pour frontière à l'ouest la rivière Saint-François; au nord, le milieu de la rue King est; à l'est, la huitième Avenue Sud et la rue Desormeaux; au sud; le milieu de la rue Galt est. En 1994 environ 4300 personnes et en  2013, plus de 11 500 personnes habitent sur ce territoire et y  conservent le précieux héritage laissé par les générations précédentes.

Cette paroisse est au coeur d'un quartier qui domine du côté est, la vallée du St-François. la beauté propre à cette zone urbaine lui vient d'abord de ses édifices religieux, parmi lesquels l'église Saint Jean-Baptiste occupe une place de choix tant par son style baroque et ses dimensions impressionnantes.

L'histoire complète de cette paroisse, aujourd'hui centenaire, remplirait plusieurs volumes. Dans cette petite rubrique historique nous nous contenterons de présenter une synthèse des sources de cette histoire. À la semaine prochaine, pour la prochaine tranche historique.